Benchmark des Plateformes de Gestion de la…
Notre ambition est de présenter les facteurs d’évolution affectant les DSI, analyser les impacts sur les métiers et compétences, et identifier les enjeux RH associés, en s'appuyant notamment sur les interviews de DSI et DRH.
Les DSI sont confrontées à des facteurs d’évolution majeurs, à la fois technologiques, organisationnels, économiques, réglementaires et démographiques qui bouleversent aussi bien les activités que les métiers et compétences des DSI.
Nous en avons retenu cinq que nous détaillons ci-dessous:
Focus sur cinq évolutions technologiques majeures qui impactent les DSI
L’avènement de l’ère du digital et les mutations associées donnent aux DSI l’opportunité de se positionner en actrices essentielles du développement des nouvelles technologies et services digitaux. De fait, elles se positionnent comme interlocutrices clés de la stratégie d’entreprise.
De nouveaux modes de construction des SI plus orientés services voient le jour.
Le temps passé sur la programmation est réduit grâce au développement des interfaces de programmation.
L'évolution de ces outils oblige les organisations à travailler en réseau avec des méthodes agiles.
Le volume de données générées dans les SI et les objets (IoT) explose, et de nouvelles solutions apparaissent pour les traiter (Edge Computing, API, 5G).
En conséquence, le spectre d’activités de la DSI s'élargit avec l'intégration des objets connectés aux SI existants, une veille plus étoffée, le développement d’algorithmes, etc. Cela modifie son positionnement vis-à-vis des entités clientes et de ses partenaires.
L'avènement de l'approche Data Centric est source de gains pour les clients internes de la DSI : mise à jour de la stratégie, réduction des coûts d’organisation, hausse de la productivité, etc.
Trois services de Cloud Computing s'offrent aux DSI : le IaaS (Infrastructure as a Service), le PaaS (Platform as a Service) et le SaaS (Software as a Service). En conséquence, les métiers de maintenance des infrastructures informatiques, notamment des serveurs, sont en recul. Cela se fait au profit de l'augmentation du nombre de pilotes de prestation en charge de la gestion des contrats d’hébergement et des relations avec les partenaires.
Le risque en matière de cybersécurité est croissant et permanent (espionnage, vol de données, sabotage). Les organisations recherchent donc des profils capables d'anticiper et contrer les attaques.
Le « Security by Design » est d'une importance capitale pour les organisations, invitant les DSI à considérer la protection des données dès la conception du projet.
La RPA s'applique aux activités des DSI, permettant à ces dernières de se recentrer sur des activités à forte valeur ajoutée (projets, innovation).
La DSI diffuse la RPA au sein de l’entreprise : elle en fait la promotion et accompagne également ses clients internes dans la robotisation et l'automatisation de leurs processus.
Il est d'une importance cruciale pour les organisations de sécuriser et d'optimiser les infrastructures véhiculant de la data, mais également de mesurer et tenir compte des impacts de la 5G sur ces dernières.
Les deux types de système d’information SIE et SSI sont structurellement basés sur des cycles de durée de vie différents : cycles longs pour les SII, cycles courts et fréquemment renouvelés pour les SIE. Dans le premier cas, les ressources humaines sont pérennes, davantage seniors et à forte expertise. Elles sont peu adaptables, ouvertes aux changements et à l’agilité. Dans le second cas, elles sont en revanche plus volatiles, souvent jeunes et présentent un parcours de carrière plus dynamique calqué sur les cycles SI de plus en plus courts. L'enjeu RH est donc fort pour les entreprises industrielles : il s'agit de sécuriser la convergence de ces deux types de SI aux temporalités asynchrones, et d'activer les leviers RH pertinents pour accompagner les deux populations de collaborateurs et proposer des parcours de carrière adaptés.
Il apparaît nécessaire pour les organisations de déployer un accompagnement RH adapté au rapprochement de ces deux types de SI.
Les DSI doivent désormais être en mesure de produire et livrer plus rapidement. On observe un décloisonnement du build et du run : les projets en cycle en V et le fonctionnement des équipes en silo disparaissent donc au profit des méthodes agiles.
Les DSI externalisent une grande partie de leurs activités pour n'internaliser que les compétences considérées comme critiques, par exemple celles qui permettent d'avoir une vision d’ensemble du SI et de son architecture, d'assurer la sécurité du SI, de valoriser son offre auprès des métiers et des clients (servicisation de la DSI).
L'explosion du volume de données a induit un renforcement des dispositifs réglementaires (RGPD). Les DSI doivent rassurer en interne et à l’externe sur leur capacité à adresser les défis de sécurité pour procurer un avantage compétitif à leur entreprise.
Les DSI sont confrontées au vieillissement de leurs populations historiques, qui œuvrent notamment sur le SI legacy, et à l’intégration des digital natives. De plus, la féminisation est un enjeu sociétal pour des DSI où les femmes sont toujours peu représentées.
Sia Partners a fait le choix de baser les travaux présentés dans cette partie sur la nomenclature Cigref 2018 des métiers du Système d’Information qui recense les principaux métiers des technologies de l’information dans les grandes entreprises françaises.
Afin d’identifier les impacts des facteurs d’évolution évoqués précédemment, les métiers ont été qualifiés en fonction de leurs évolutions quantitatives (évolution des effectifs et du volume de l’activité) et qualitatives (évolution des conditions de travail, de l’activité, des compétences demandées).
Le chargé de pilotage SI tient un rôle important dans les DSI agiles au nombre limité de ressources. En effet, il réalise un pilotage transversal à la maille domaine ou global, et non pas un pilotage projet. Au fur et à mesure de la mise en place de l’agilité, son rôle sera pris en charge directement par les équipes.
Le responsable green IT est un emploi émergent, actuellement encore peu présent sur le marché. Son rôle est de diffuser une véritable culture au sein de l'entreprise et de réussir à créer de la valeur dans le cadre d'une démarche CSR compatible, le tout sans se contenter d'une approche exclusivement marketing de type "greenwashing".
Le responsable marketing de la DSI est un emploi émergent qui existe déjà dans les DSI de grandes entreprises. Il a une mission importante : valoriser le travail et l'image de la DSI, à travers la promotion des nouvelles solutions, la célébration des succès, etc. L'enjeu est autant de moderniser sa perception, encore très SI et technique, que d'ancrer une approche partenariale avec les métiers, dans une logique business créant de nouvelles opportunités.
Le vendor manager est un emploi qui se met progressivement en place dans les DSI et qui est déjà ancré dans la culture anglosaxonne. L’apparition de vendor managers ou d’une cellule en charge de gérer les ressources externes est une tendance de fond en lien avec l’évolution des structures juridiques du marché de la prestation IT.
L'architecte d'entreprise (tout comme l'urbaniste des systèmes d'information) doit avoir une vision globale de l'activité, connaître les dernières tendances, les nouvelles technologiques et les produits du marché.
L’architecte technique joue un rôle clé dans la pérennité du SI. Afin de s’adapter aux organisations agiles à l’échelle, il doit s’ouvrir à la virtualisation et favoriser les usages en mobilité pour garantir la scalabilité, la performance et la fiabilité du SI.
Le Chief Data Officer définit la politique de données de l'organisation et pilote plus généralement l'ensemble des activités liées à la data. Son rôle est stratégique : il permet aux services d'évoluer pour rendre la DSI data centric. Pour cela, il travaille en proximité avec le DPO et le RSSI.
Le coach agile tient un rôle essentiel d'une part en tant que facilitateur de l’agilité, d'autre part en tant qu'accélérateur et acteur clé de le transformation d'une organisation. A noter que l'entreprise a besoin d’un nombre limité de coachs et que cet emploi peut être externalisé.
Le data analyst est en charge de la préparation et de la gestion des données (data quality et data management). Il est de plus en plus recherché dans un contexte d'évolution constante des technologies.
Le data engineer est en charge de l'infrastructure des données et permet la mise en production des modèles identifiés par le data scientist. Ce poste requiert une technicité particulière. Les data engineer sont des profils fortement recherchés en raison du caractère stratégique de leur mission dans l'industrialisation des modèles.
Le data scientist fait partie des profils indispensables aux DSI. Il traite les données, les analyse et créé des modèles dans une optique business et créatrice de valeur avant qu’ils ne passent en production.
Le rôle du délégué à la protection des données évolue fortement qualitativement, en intégrant aujourd'hui les sujets de RGPD (gestion des données personnelles) et RSE (impact de la data sur l'image de l'entreprise et la vie des employés).
Le directeur des systèmes d'information a un rôle éminemment stratégique puisqu'il définit et met en oeuvre la stratégie de la DSI. A l'ère de la data et de l'agilité, sa place est essentielle pour assurer une transformation efficiente des DSI sur tous les volets et en particulier celui des ressources humaines afin de préparer la DSI de demain.
Les emplois liés à la sécurité et la cybersécurité sont hautement stratégiques pour l'entreprise dans la mesure où la digitalisation et l’évolution des usages ont ouvert aux DSI autant d’opportunités que de failles. Les DSI doivent donc être vigilantes et se prémunir continuellement des attaques potentielles afin de maintenir leur confiance et leur crédibilité auprès des utilisateurs de ses services.
L’expert en systèmes d’exploitation / l'expert en réseau télécom voient leurs emplois évoluer en s’enrichissant d’une vision business acquise auprès du métier afin de préparer le réseau et faire les choix pertinents d’architectures techniques et de technologies.
Le Product Owner a une mission stratégique et un rôle prépondérant dans les équipes agiles. Propriétaire du backlog, il doit comprendre la finalité du besoin et transmettre sa vision à l'équipe afin de garantir priorisation et livraison par la valeur. Il est important que cette compétence soit interne à l’entreprise dans une logique business.
Le responsable d'entité est garant de la bonne mise en oeuvre de la stratégie au niveau de son domaine ou de l'ensemble des domaines de son périmètre. Il doit également s'assurer de la bonne synchronisation et des adhérences entre son périmètre et celui des autres reponsables d'entités.
Le RSSI a un rôle d'importance capitale dans un contexte où s'intensifie la menace d'attaques potentielles en lien avec le digital, puisqu'il est en charge de la politique de sécurité des SI ayant pour ambition de prémunir l'entreprise afin d'assurer la confiance et la crédibilité auprès des clients.
L'urbaniste des systèmes d'information (tout comme l'architecte d'entreprise) doit avoir une vision globale de l'activité, connaître les dernières tendances, les nouvelles technologiques et produits du marché.
Le chargé d’affaires internes doit passer d’une relation contractuelle à une relation partenariale avec ses fournisseurs. Sa relation aux équipes est également modifiée : il travaille avec des équipes pluridisciplinaires qui cherchent à faire des MVP. L’achat de prestation doit donc « s’agiliser » pour répondre le plus possible au besoin en sortant d’une logique de marché avec des contrats rigides.
L'agilité et le besoin croissant d’équipes multidisciplinaires mettent à mal la dichotomie entre le métier et le SI ainsi que les modes de fonctionnement des équipes. L'emploi du directeur de projets, qui assure la responsabilité d'un projet ou d'un portefeuille de projets dans toutes leurs dimensions auprès du métier, du SI, et de l'entreprise, reste stable.
Le Scrum Master tient un rôle important dans l’implémentation des méthodes agiles dans l’organisation. Sa position dans l’entreprise se conforte et l’emploi reste stable. La compétence du Scrum Master peut être externalisée ou s’ajoute parfois aux activités d’un développeur sans être un emploi distinct.
Cet emploi est souvent externalisé sauf lorsqu'il s'agit de données sensibles pour l'entreprise. Il doit être décloisonné du mode projet afin de travailler avec le métier dans le cadre de l'agilité à l'échelle.
La virtualisation a permis la réalisation d'actes à distance, majoritairement gérés par le fournisseur du service. De plus, le rôle d'administrateur d'outils / de systèmes / de réseaux télécoms doit être décloisonné du mode projet afin de parvenir à produire des indicateurs, de suivre l'avancement en temps réel et d'être dans l'anticipation. Dans une logique d'agilité, l'ensemble des personnes travaillant sur le run doivent être incluses dans le build.
La digitalisation et l’évolution des usages ont ouvert les portes des DSI à autant d’opportunités que de failles. La mission de l'auditeur SSI est toujours de connaître l'état de vulnérabilité du système et de proposer des mesures de renforcement de la sécurité. Or, les menaces ont évolué, sont plus diversifiées et plus nombreuses. Nécessairement, cela fait évoluer le contenu des activités et l'emploi de l'auditeur SSI.
Le Chief Digital Officer porte l’innovation et le digital au sein de l’entreprise. Dans une logique d’efficacité, il doit travailler en forte proximité avec le DSI afin de maîtriser les risques et créer de la valeur pour ne pas tomber dans le piège d'un travail en concurrence et en silo.
Dans une logique d'agilité, le multidisciplinaire gagne du terrain et on observe un rapprochement entre les savoir-faire fonctionnels et applicatifs au sein d’équipes de taille réduite afin d'éviter les ruptures de charge liées à un fonctionnement en silo. L'idée est de concilier les volets compétence et performance afin de raisonner sur le produit final à destination du client. Le poste de concepteur-développeur s'enrichit donc au fur et à mesure des activités de testeur.
Le consultant en système d'information dispose d'un périmètre d'activité qui doit aujourd'hui couvrir un spectre plus large qu'auparavant. Outre le fait de maîtriser les systèmes d'information hérités (SI legacy), le consultant en SI a besoin de davantage de technicité et de développer son background technique afin de gérer son activité de bout en bout.
Le manager de contrat évolue dans un environnement en transformation : les grands contrats industriels se font plus rares au profit d’un panel de contrats de prestations aux formats divers nécessitant une gestion plus agile. Il doit donc adapter ses pratiques à ces changements afin de garantir la meilleure prestation possible dans le respect des engagements et bénéfices attendus. A noter que ce rôle est parfois rattaché aux équipes opérationnelles de la DSI ou aux équipes achat, sans être un emploi au sein de l’organisation.
Le paramétreur de progiciels / logiciels est aujourd'hui évoqué dans des logiques de montée en puissance du SaaS. Il est nécessaire d'appréhender ce rôle dans une logique d'agilité afin d'éviter les ruptures de charge.
Dans une logique d’agilité à l’échelle, les emplois du run doivent être inclus dans les équipes multidisciplinaires et représenter le run au côté du build. L'emploi de pilote d'exploitation doit être décloisonné du mode projet afin de travailler avec le métier et parvenir à produire des indicateurs, suivre l'avancement en temps réel et d'être dans l'anticipation. Il est souvent externalisé.
Le responsable d'études voit son emploi enrichi : dans une logique prospective, il travaille en proximité avec le métier et se place au coeur de la relation partenariale avec les fournisseurs.
Le responsable d’exploitation voit son emploi évoluer pour plusieurs raisons. Il fait face à la vague de virtualisation des moyens de production, ce qui remet en cause l’architecture classique basée sur du on premise, c'est-à-dire physiquement présente au sein de l'entreprise. En conséquence, l’exploitation économique change - passage d’une logique de CAPEX (dépenses d'investissement) à OPEX (dépenses d'exploitation) – et de nouvelles pratiques émergent. Par ailleurs, les exigences de conformité et la cybersécurité sont structurantes pour son activité et pour la confiance que l’entreprise pourra diffuser au métier et aux consommateurs finaux. Enfin, le responsable d'exploitation doit s’adapter aux innovations et nouvelles méthodes telles que DevOps (meilleure collaboration entre Développement et Opérations) et NoOps (absence de personnel d'exploitation).
Le responsable du système d'information "métier" fait le lien entre le processus et le SI. Dans les projets d'agilité à l'échelle, la dichotomie entre le SI et le métier diminue et les équipes se doivent d'être de plus en plus pluridisciplinaires avec un spectre de compétences plus large. Ce qui importe avant tout, c'est de garantir le lien entre la stratégie business et sa déclinaison en chaîne de valeur.
Le responsable Télécoms voit son emploi enrichi par la croissance des sujets télécom, en lien avec le développement de l'IoT et la sécurité des flux d'intégration. Il doit également prendre en compte la menace autour de la cybersécurité.
Le SAM, qui a pour mission de gérer le parc de licences des DSI, n’est pas un emploi émergent. Pourtant, il n’existe pas toujours dans les DSI : sa mission est parfois reportée sur d’autres fonctions, au moment d’un audit ou lors de renouvellement de contrats. Dans un contexte où les logiciels évoluent constamment et représentent un fort investissement pour les entreprises, les DSI accordent plus d’attention à sa mission. En effet, la mise en place d’un SAM est l’occasion d’un ROI permettant d’optimiser les coûts et d’organiser efficacement les évolutions du SI, tout en laissant les autres fonctions se concentrer sur le core business. La compétence du SAM peut être externalisée.
Dans une logique d’agilité à l’échelle, les emplois du run doivent être inclus dans des équipes multidisciplinaires réunissant build et run. Cet emploi doit être décloisonné du mode projet afin de travailler avec le métier et parvenir à produire des indicateurs, suivre l'avancement en temps réel et d'être dans l'anticipation. Il est souvent externalisé.
Il existe aujourd’hui une variété de formes contractuelles dans la prestation d’achat (référencement, intérim, freelance, etc.). Du fait de la volatilité du marché et des compétences, l’acheteur IT, habitué à faire des référencements, s’expose au risque de surintermédiation du marché et au paiement de frais supplémentaires. Ses pratiques doivent s'adapter au besoin d'agilité. A terme, son rôle va progressivement diminuer au profit du manager de contrat et du vendor manager.
L’agilité et l’avènement des équipes multidisciplinaires ont mis à mal l’approche par processus très ancrée dans les entreprises et DSI depuis les années 90. Aujourd’hui, au nom de l’expérience utilisateur, on tend vers une simplification des applications, des postes de travail et de la gestion des incidents, afin de délivrer plus vite et de réduire les coûts. Les collaborateurs du support et de l’assistance ont vocation à être intégrés aux équipes du build pour traiter efficacement les irritants.
L'agilité et le besoin croissant d’équipes multidisciplinaires mettent à mal la dichotomie entre le métier et le SI. Les emplois de chefs de projet maîtrise d'ouvrage et de maîtrise d'oeuvre s'estompent peu à peu sans pour autant disparaître. En effet, le SI legacy (systèmes d'information hérités) va continuer à être géré en cycle en V pour des raisons de coût et de temps, ce qui maintient les notions de maîtrise d'ouvrage et de maitrîse d'oeuvre.
L’agilité et l’avènement des équipes multidisciplinaires ont mis à mal l’approche par processus très ancrée dans les entreprises et DSI depuis les années 90. Aujourd’hui, au nom de l’expérience utilisateur, on tend vers une simplification des applications, des postes de travail et de la gestion des incidents, pour délivrer plus vite et réduire les coûts. Les collaborateurs du support et de l’assistance ont vocation à être intégrés aux équipes du build pour traiter efficacement les irritants.
L'emploi de gestionnaire d'applications est aujourd'hui menacé : la logique d'application semble s'effacer à moyen terme au profit d'une logique par service métier. Par conséquent, les équipes seront amenées à se spécialiser sur des services métier dont il faudra gérer le build et le run, et non pas une application.
L'agilité et son besoin croissant d’équipes multidisciplinaires, ainsi que le passage d’une approche d’applications à celle de services métier à applications multiples fragilisent les emplois d'intégrateur d'applications et d'intégrateur d'exploitation : Il s'agit de prévoir des intégrations en continu, assurées davantage par le développement plutôt que par un emploi à part. Le contenu de l'emploi évolue également : les intégrations doivent prendre en compte une logique d'API et l'hybridation des modules du SI.
Dans une logique de long terme, la maille de l'application tend à disparaître avec l'essor de feature teams fonctionnelles sachantes, non pas sur une seule mais sur plusieurs applications, dans l'idée de produire un service métier.
L’agilité et l’avènement des équipes multidisciplinaires ont mis à mal l’approche par processus très ancrée dans les entreprises et DSI depuis les années 90. Aujourd’hui, au nom de l’expérience utilisateur, on tend vers une simplification des applications, des postes de travail et de la gestion des incidents, afin de délivrer plus vite et de réduire les coûts. Les collaborateurs du support et de l’assistance ont vocation à être intégrés aux équipes du build pour traiter efficacement les irritants.
Le nombre de testeurs tend à diminuer puisque les activités de cet emploi viennent plutôt enrichir l'emploi de concepteur-développeur dans le cadre d'équipes multidisciplinaires. D'autre part, les compétences du testeur évoluent car les DSI cherchent de plus en plus à automatiser les tests et recherchent des profils maîtrisant plusieurs technologies et à même de réaliser différents tests (tests de non régression, tests de bout en bout, tests de sécurité, tests nominaux sur les fonctionnalités).
Les facteurs d’évolution affectent aussi bien les métiers que les compétences des collaborateurs des DSI. Pour relever leurs challenges et accélérer leur transformation, les DSI doivent s’appuyer sur des ressources dont les compétences sont amenées à évoluer : certaines doivent se renouveler et être repensées tandis que d’autres, jusqu’alors méconnues, apparaissent et deviennent incontournables.
Quelles sont alors les compétences qui s’inscriront à l’avenir au cœur de l’activité des DSI ?
Focus sur cinq compétences clés de la DSI d’aujourd’hui et de demain.
Les compétences dont l’évolution est étudiée dans cette partie sont tirées du référentiel européen des e-Compétences (e-CF) 3.0.
Le digital et les technologies liées à la donnée (IoT, Business Intelligence, Intelligence artificielle, etc.) représentent une opportunité pour les DSI en raison de l’accroissement du nombre de données disponibles générées, qu'elles soient structurées ou non structurées. Les entreprises ont déjà franchi les étapes d'outillage de leurs bases de connaissances avec des CMS (Content Management Systems) et de procédures de diffusion de l'information (interne, restreinte, confidentielle, etc.) qu’il convient pour les collaborateurs de maîtriser et de déployer. La prochaine étape consiste à savoir valoriser et interpréter la donnée afin de gagner en efficacité et en pertinence via des approches explicatives et prédictives.
L’agilité est devenue incontournable au sein des DSI et d’une manière plus large au sein des entreprises. Il s’agit d’une part de développer une méthodologie rigoureuse, d’autre part de sensibiliser et former les collaborateurs à l’agilité afin de l’intégrer à la culture d’entreprise. Les profils recherchés seront différents en fonction du volume de projets à instruire et de la maturité de l'entreprise en matière d'agilité. Certaines entreprises ont ainsi créé des centres agiles dans lesquels des experts de l’agilité ont pour mission de diffuser l’agilité dans l’entreprise.
Face à la multiplication des menaces liées à la cybersécurité (espionnage, sabotage, etc.) et à l'évolution rapide de la réglementation, les DSI recherchent des profils - encore aujourd’hui rares - à même de définir des procédures de sécurité, cartographier les risques, respecter les exigences externes (RGPD), et développer des modèles permettant de prédire des attaques.
Au-delà des profils dédiés la sécurité, le "Security by design" place désormais la connaissance de la réglementation et la capacité à l’appliquer comme compétences clés qu’il est nécessaire de retrouver chez l’ensemble des acteurs du développement.
La DSI doit aujourd'hui dépasser ses frontières et aller à la recherche de nouvelles opportunités, en devenant partenaire du métier. Elle doit constamment opérer une veille stratégique, technologique et méthodologique. Les DSI doivent ainsi sans cesse valoriser les nouveaux usages et méthodes de travail afin de proposer et développer des solutions sur-mesure pour leurs clients. Elles doivent anticiper leurs besoins futurs en développant des interactions à l’externe et en mettant en œuvre de nouvelles méthodes d’idéation, telles que l’open innovation et le design thinking. Il est donc nécessaire pour les collaborateurs des DSI de s’acculturer aux méthodes agiles afin de tester les solutions (par exemple avec des itérations en cycles courts, des POC, des pilotes et des expérimentations,) pour démontrer leur savoir-faire et asseoir leur légitimité.
La DSI est aujourd’hui parfois encore perçue comme un pôle technique de l’entreprise,
Or, elle doit revaloriser son positionnement pour passer d'une approche « IT centric » à une approche « business centric ». Cela nécessite de promouvoir son activité et de démontrer la valeur business qu'elle apporte à ses clients internes et externes, par exemple en proposant la meilleure expérience client possible et des solutions personnalisées. De plus, il est nécessaire qu'elle apprenne à créer des catalogues d'offres qu'elle pourra "packager" et "marketer" dans une optique de servicisation du SI.
Une fois les facteurs d’évolution mis au grand jour et leurs impacts sur les emplois et les compétences identifiés, comment les DRH doivent-elles adapter leurs politiques RH pour faire face aux enjeux de la DSI ?
Les DRH et les DSI sont amenées dès aujourd’hui à travailler main dans la main pour repenser leur approche et adapter les pratiques à une population à fort enjeu pour les entreprises dans les années à venir. La stratégie RH se place ainsi au cœur de la stratégie de l’entreprise pour permettre à la DSI de disposer des ressources nécessaires pour relever ses défis.
Directrice de la Transformation et des Relations Humaines chez
i-BP (Informatique Banque Populaire)
Directeur des Systèmes d'Information adjoint chez Qatar Petroleum (Qatar Petroleum)
Directeur des Systèmes d'Information chez Veolia Eau d'Ile-de-France (Veolia Eau d'Ile-de-France)