La reconversion, parent pauvre des politiques d…
Voici un insight sur les programmes de fidélité qui sont mis à l'épreuve dans l'aérien par la crise du Covid-9.
Le secteur aérien subit de plein fouet l’impact du coronavirus. Selon l’association internationale du transport aérien, IATA, la perte de chiffre d’affaires pour les compagnies aériennes en 2020 pourrait se situer à 314 milliards $(1).
Pour faire face à l’effondrement de la demande et aux limitations de circulation des voyageurs prises par les États, les compagnies aériennes ont dû prendre des mesures d’exception. Les chiffres donnent le vertige : de -70% à -90% de réduction des capacités pour le groupe Air France / KLM dans les 2 prochains mois(2), 700 des 753 avions du groupe Lufthansa cloués au sol(3), immobilisation de l’ensemble de la flotte d’easyJet(4). Des mesures fortes concernent également les aéroports comme la fermeture d’Orly.
Dans ce contexte, le voyage d’affaires, marché clé pour les compagnies aériennes car composé de voyageurs fréquents hautement contributeurs, est fortement impacté. Avec lui, c’est tout le mécanisme des programmes de fidélité des compagnies aériennes qui est remis en question.
Ces derniers reposent sur 2 grands principes :
L’enjeu est double : pour le voyageur fréquent, il s’agit de ne pas perdre son statut et ses avantages alors qu’il ne peut plus se déplacer. Pour les compagnies aériennes, il s’agit de conserver leurs clients fidèles, condition nécessaire pour assurer l’après covid-19.
Les programmes de fidélité visent à s'engager positivement avec les clients, à construire une relation à long terme et à les fidéliser. Ils assurent une activité continue, des revenus supplémentaires et génèrent de nouveaux revenus. Dans cet environnement incertain, les compagnies aériennes adoptent différentes approches pour s’adapter à cette situation inédite.
Différentes mesures sont mises en place par les compagnies aériennes pour limiter l’impact sur le statut des membres fidèles : extension de la période de validité du statut, ajout de points statut, baisse des seuils de qualification, ou une approche mixant ces mesures (voir le tableau ci-dessous).
A ces mesures, viennent s’ajouter dans certains cas d'autres dispositions comme l’extension de la période de validité des miles. Ainsi, Emirates Skywards propose aux membres une extension de cette période jusqu’au 31 décembre 2020.
Le changement des conditions d’annulations / modifications des vols du fait de la crise peut être l’occasion de valoriser le choix des clients avec des miles. Ainsi, Etihad Guest propose un bonus de 5000 miles dans le cas d’une annulation d’un vol entre le 1er mars et le 30 juin pour le choix d’un crédit valable pour un prochain voyage (Etihad Credit).
Les promotions portant sur l’achat de miles peuvent être également utilisées pour permettre aux membres de continuer d’être actif et de cumuler des miles en vue d’un prochain voyage. Le programme TAP Miles&Go offre ainsi de multiplier le nombre de miles achetés jusqu’à 4 fois le montant.
Enfin, certaines compagnies aériennes mettent en avant les dons pour supporter des organisations engagées dans la lutte contre le Covid-19. Ainsi, American Airlines offre 10 miles pour 1$ de don auprès de la Croix-Rouge américaine jusqu’au 30 avril. Le site Miles on Mission de United (donate.mileageplus.com) permet quant à lui de supporter une organisation caritative de son choix par des dons en miles.
Le but est de montrer implication, engagement et sens de l’empathie pour répondre à l’impact de la pandémie sur la relation client.
Pour y parvenir, le plan de communication à destination des membres fidélisés doit répondre aux questions clés des clients :
Ce plan doit s’inscrire dans une communication plus large de gestion de crise et faire levier sur les différents canaux de communication (site web et mobile de la compagnie, store spécifique au programme de fidélité, mail, etc…).
Depuis la crise sanitaire, Facebook a déclaré que le nombre de messages échangés a augmenté de +50% dans les pays confinés, un pic qui serait historique. Twitter, de son côté, compte 8% de nouveaux utilisateurs par rapport au trimestre précédent, soit 12 millions de nouveaux internautes(5).
De ce fait, certaines compagnies aériennes ont pris le parti de faire usage des réseaux sociaux pour rassurer leurs clients, anticiper leurs demandes et leurs répondre via ces plateformes.
En faisant levier sur leurs abonnés Twitter et Facebook (plusieurs millions dans certains cas, voir le tableau précédent), les compagnies aériennes communiquent les informations importantes à destination de leurs clients comme les mesures prises en lien avec le statut des programmes de fidélité.
Le lancement d’un hashtag est également un moyen de créer un univers de solidarité autour de la compagnie aérienne, d’être identifié par tous et aide à être mieux référencé et cela, de manière naturelle. On peut citer les exemples de #UnitedTogether de United, #SouthwestHeart de Southwest Airlines, #WeAreInThisTogether du groupe Lufthansa ou #AirFranceAvecVous d’Air France.
Cette crise revisite totalement les modes de consommation des clients. Il est peu probable que les préférences changeantes des clients reviennent aux normes d'avant la crise.
Pour aller plus loin et atteindre un engagement de leurs clients sans précédent, les compagnies aériennes devront intégrer cet état de fait et continuellement s’adapter, en s’appuyant sur des capacités qu’il faudra nécessairement développer :
Sia Partners et son agence digitale FOVE sont en mesure d’accompagner les compagnies aériennes dans ces évolutions en combinant leurs expertises métier, Data Science et digitales.
(1) IATA, “Covid-19:updated impact assessment”, 14 avril 2020
(2) Communiqué de presse Air France KLM du 16 mars 2020
(3) Communiqué de presse Lufthansa du 19 mars 2020
(4) Les Echos : EasyJet s'organise pour tenir jusqu'à 2021 sans voler
(5) Trafic Facebook : Keeping our apps stable during covid-19