La reconversion, parent pauvre des politiques d…
S’ouvrir à l’écosystème d’innovations à la recherche du ticket gagnant
Le verbatim :
« Mon premier objectif, c’est de développer et d’optimiser notre core business afin d’être toujours plus compétitif. Mais mon deuxième objectif, c’est de trouver de nouveaux business qui soient des relais de croissance pour le groupe. Ma conviction est que nous ne pouvons pas nous organiser de la même manière pour améliorer nos produits existants de façon incrémentale et pour générer de l’innovation disruptive. », Antoine Dumurgier
L’enjeu est simple : être aux avant-postes de la transition vers le digital, afin de pouvoir inventer de nouveaux services pour nos parties prenantes. Si le Brésil, principal marché d’Edenred, est déjà passé à la carte Ticket Restaurant, la France est aujourd’hui le dernier grand pays à passer à la carte, poids de l’habitude et législation obligent. Le groupe réfléchit également à des solutions de paiement mobile. Celui-ci a déjà été expérimenté en France mais est encore limité du fait du manque de labellisation NFC chez les commerçants. « On voit dans le digital l’opportunité d’avoir un métier différent à l’avenir avec une plus-value accrue pour les entreprises clientes, les salariés bénéficiaires et les commerçants. »
« On complète la relation exclusivement B2B avec les commerçants et les entreprises par une relation de proximité avec les bénéficiaires finaux. En effet, en France, notre application mobile est consultée en moyenne 10 fois par mois. » Comme le souligne Antoine Dumurgier, le digital est un formidable levier commercial : chacun des 41 millions de bénéficiaires mondiaux sera potentiellement accessible, offrant ainsi l’opportunité de développer une vraie politique de fidélisation, de services et de solutions de couponing intelligent !
Pour passer au numérique, Edenred s’est organisé de manière autonome et organique : « Pour la stratégie digitale, nous n’avons pas voulu créer une sfiliale dédiée qui aurait pu permettre d’aller plus vite au début mais qui aurait été in fine difficile à réintroduire au sein du groupe ». Pour Edenred, l’innovation c’est d’abord l’évolution du capital humain : « Le changement en interne est forcément long et un peu complexe, mais une fois que tous les salariés de l’entreprise ont pris le bon virage, cela permet d’accélérer de façon étonnante. »
Le passage au digital est une opportunité mais également un risque, celui de la sécurité des données : hier relativement inoffensive, une attaque contre un système complètement digitalisé pourrait être très préjudiciable à toutes les parties et nécessite donc une modernisation importante de l’ensemble de notre système d’informations, selon Antoine Dumurgier.
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Comment se développer au plus proche des attentes des clients ? Comment participer, ou même être à l’origine de la prochaine disruption du secteur ? Notre interlocuteur a insisté sur la nécessité de trouver les nouvelles offres qui feront les nouveaux business models de demain. L’esprit créatif, disruptif : voilà ce qu’Edenred cherche au travers de sa politique de Corporate Venture. En investissant 15 millions d’euros dans le fonds Partech VI, Edenred n’a pas pour priorité le retour financier : il s’agit avant tout d’avoir accès au deal flow, de garder un œil sur les entreprises innovantes et éventuellement d’avoir la possibilité de travailler avec elles.
Pour aller plus loin dans cette politique d’investissement, Edenred a créé son propre fonds, Edenred Capital Partners, lui permettant d’investir directement dans des entreprises agissant dans des métiers connexes à ceux d’Edenred. Distinct des process M&A classiques, ce fonds a pour finalité de trouver les partenaires de demain, en les soutenant dans leur développement et en co-créant des produits et services à même d’être intégrés à l’offre Edenred. Il a déjà réalisé 6 investissements et a notamment permis au Groupe de monter récemment au capital de ProWebCE, société de services aux CE en France.
Endenred en chiffres :