La reconversion, parent pauvre des politiques d…
Beaucoup d’articles traitent des potentielles applications du Big Data en RH mais peu d’articles se concentrent sur l’aspect juridique lié à l’utilisation de données souvent de nature personnelle. Dès lors, est-on en droit de tout faire au nom du Big Data ?
En France, la collecte et l’utilisation des données à caractère personnel est encadrée par la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 « Informatique et libertés ». Cette loi définit les principes à respecter lors de la collecte, du traitement et de la conservation des données personnelles.
Toute information relative à une personne physique identifiée, qui peut être identifiée, directement ou indirectement.
Cette législation fait l’objet, au niveau de l’Union Européenne, d’un projet de réforme qui devrait bientôt aboutir à un règlement applicable au sein de l’Union. Ce règlement impactera les activités consistant à suivre le comportement et les habitudes des personnes en vue de prendre des décisions à leur égard ou d’analyser et de prédire leurs préférences personnelles, leurs comportements et leurs attitudes (ce qui peut correspondre à une définition du Big Data). Cela prouve que la législation est en train d’évoluer pour s’adapter aux pratiques liées au Big Data.
Toute utilisation du Big Data pour traiter des informations concernant des personnes doit donc respecter les principes et les obligations de protection des données dictés par cette loi.
Nous avons sélectionnés ci-dessous 3 obligations intéressantes à respecter avant d’exploiter les données de ses salariés :
Le rapport « Transformation numérique et vie au travail » rédigé par Bruno Mettling (ancien DRH d'Orange), préconise « d'encadrer strictement l'usage des données relatives aux salariés». Ce rapport considère que le Big Data sera porteur de progrès mais également de risques et préconise donc de mettre en place « une disposition législative clarifiant l’usage des données concernant ou provenant des salariés». Ce rapport préconise également de mettre en place « une gouvernance intégrant des organisations syndicales, afin de les associer à la définition et au contrôle de ces usages ».
Voici un extrait de quelques préconisations des syndicats :
Les syndicats ne s’opposent pas au Big Data et reconnaissent les potentiels bénéfices liés à son utilisation mais ils souhaitent que des gardes fous relatifs à l’utilisation des données internes comme externes des salariés soient mis en place.
Le Big Data offre de nouvelles perspectives alléchantes dans le domaine des ressources humaines. La mise en corrélation de données multiples qu’elles soient liées à l’individu ou non offre de nouveaux axes d’analyse pour les entreprises et leurs DRH qui sont autant de promesses d’amélioration de la connaissance de l’employé et donc de sa gestion. Toutefois, pour pouvoir en bénéficier, les entreprises devront être bien informées sur le cadre légal et les exigences autour du respect des données. Elles devront trouver des solutions pour respecter ces contraintes mais également pour rendre les syndicats acteurs de ce changement.