La reconversion, parent pauvre des politiques d…
Les G-SIB (Global Systematically Important Banks) ou encore les banques systémiques désignent les banques ayant des activités importantes et diversifiées, et dont la faillite financière pourrait avoir de forts impacts négatifs sur la finance mondiale.
Cela n’est pas sans rappeler le scénario de la crise financière de 2008 avec les « Too Big To Fail », ces institutions que les pouvoirs publics ont dû renflouer pour éviter des conséquences désastreuses sur l’économie, et l’impact négatif subi au niveau international après la chute de Lehman Brothers.
Depuis 2011, le FSB (Financial Stability Board), en consultation avec le Comité de Bâle et les autorités de supervision locales, définit la liste globale des banques systémiques. Cette liste est mise à jour annuellement en novembre sur la base des données de l’année précédente. La méthode d’évaluation des banques systémiques a été définie par le Comité de Bâle en 2011, puis revue en 2013 et en 2018.
En novembre 2019, nous comptons 30 banques G-SIB (+1 par rapport à 2018) ; la banque Toronto Dominion (une des plus importantes institutions financières du Canada) ayant fait son apparition sur la liste.
Parmi ces 30 banques systémiques, 13 sont européennes dont 4 françaises (BNP Paribas, Crédit Agricole, BPCE et Société Générale), 10 américaines et 7 asiatiques.
Le Comité de Bâle définit quatre exigences supplémentaires qui s’appliquent aux banques systémiques de cette liste :
Afin d’établir la liste des banques systémiques, le Comité de Bâle a mis en place une méthodologie d’évaluation fondée sur des indicateurs qualitatifs et quantitatifs. Ces indicateurs permettent de rendre compte des différents facteurs contribuant à produire des externalités négatives et prouvent que la banque évaluée joue un rôle important dans la stabilité du système financier mondial.Ils évaluent ainsi l’importance systémique des établissements bancaires.
En effet, plutôt que de mesurer le risque de défaillance d’une banque par le concept de la probabilité de défaut (PD), le Comité de Bâle mesure en réalité l’impact de la défaillance d’une banque sur le système financier mondial et sur l’ensemble de l’économie.Il évalue et privilégie ainsi le concept de perte en cas de défaut (LGD) mondial et systémique.
Les indicateurs adoptés sont définis en 5 catégories et reflètent la taille, l’interdépendance, l’infrastructure des services fournis, l’absence de substituts directs, l’activité transfrontalière mondiale et la complexité des banques. Les trois premières catégories sont conformes au rapport FMI /BRI / CSF[1] qui est soumis aux ministres des Finances du G20 et aux gouverneurs de banques centrales. La catégorie activité transfrontalière permet de mesurer la capacité d’absorption des pertes par le degré d’activité à l’échelle mondiale. La catégorie complexité a été définie au motif que la mise en résolution, en cas crise, d’une banque systémique complexe est plus difficile et risque d’engendrer des perturbations et des pertes plus importantes.
Chacune des cinq catégories mentionnées est pondérée à 20% et les indicateurs des différentes catégories se voient également attribuer, à l’exception de la taille, une pondération égale.
Rappelons également qu’en 2018, les 4 groupes bancaires français identifiés comme G-SIB ont subi des exigences supplémentaires en fonds propres – BNP Paribas avec 1,5% de ses actifs pondérés par les risques et 1% pour la Société Générale, Crédit Agricole et BPCE.
Ci-dessous la liste complète des 30 G-SIBs publiée le 22 novembre 2019:
Sumitomo Mitsui FG;
Toronto Dominion;
UBS;
UniCrédit.
Notes & Références:
[1]FMI : Fonds monétaire international / BRI : Banque des Règlements Internationaux / CSF : Conseil de stabilité financière