La reconversion, parent pauvre des politiques d…
Twenty-First Century Fox et Walt Disney ont annoncé vendredi 27 juillet la vente des actifs du groupe de Rupert Murdoch dans le cinéma et la télévision au géant du divertissement pour 71 milliards de dollars (60,9 milliards d'euros).
Twenty-First Century Fox et Walt Disney ont annoncé vendredi 27 juillet la vente des actifs du groupe de Rupert Murdoch dans le cinéma et la télévision au géant du divertissement pour 71 milliards de dollars (60,9 milliards d'euros), soit près de 20 milliards de plus que la somme annoncée l’hiver dernier !
La firme aux grandes oreilles obtient comme prévu les studios de cinéma 20th Century Fox et Fox Searchlight (et donc les franchises X-Men, Avatar, Deadpool, Les Simpson...), ainsi que des chaînes de télévision, comme FX, et une majeure partie de la plateforme Hulu. En revanche, Fox conservera des chaînes de télévision consacrées à l’information en continu (Fox News, notamment) et au sport (FS1, FS2...).
Après des mois d’enchères successives entre Disney et Comcast, c’est finalement le premier qui remporte la mise. Cette lutte intervient sur fond de bouleversement plus global dans l'industrie des médias et du divertissement, où les alliances se nouent à coups de dizaines de milliards de dollars pour tenter de résister à la concurrence de nouveaux pure players comme Netflix et Amazon.
Avec ce rachat, Disney récupère des chaînes diverses et variées comme FX ou National Geographic mais également des franchises à succès mondialement connues telles que Les Simpson, Avatar, Alien, X-Men, La Planète des singes, L’âge de glace ou encore Predator et Die Hard. En outre, ce « megadeal » permet au Groupe de prendre le contrôle de grandes plateformes de distribution, comme Hulu, le service de VoD connu pour sa série The Handmaid’s Tale, la filiale asiatique Star India, ou encore l’opérateur de télévision européen Sky.
Cette opération consolide deux studios, pour atteindre une taille que n’a jamais connue Hollywood, offrant une complémentarité artistique et éditoriale à même de produire des contenus pour chaque classes d’âge. Disney est prédominant dans le divertissement pour les enfants et la famille, Fox l’est dans celui pour les adolescents et les adultes. Il se crée un acteur sans commune mesure avec les autres majors américaines du cinéma et de la télévision ou avec Netflix. Comme le souligne la banque Natixis « cette opération va donc créer un leader mondial dans la production de contenus ».
Avec cet accord, le PDG de Walt Disney Company veut montrer qu’il a choisi une stratégie offensive d’achats de contenus, de licences et de studios. Historiquement simple producteur de films, séries et dessins animés, le Groupe a annoncé vouloir diffuser lui-même ses contenus à ses abonnés via un service de VoD d’ici 2019. L’entreprise d’Entertainment se lance enfin pleinement dans le numérique et prend un tournant majeur qui devrait changer fondamentalement une partie son business model. « Cette acquisition et le lancement de nos services de vidéos à la demande représentent une stratégie de croissance entièrement nouvelle pour la société, qui profite de l’incroyable opportunité que met à disposition l’évolution de la technologie et qui nous permet de tirer profit de la force de notre industrie. » a déclaré Bob Iger dans un communiqué officiel relayé sur le site The Walt Disney Company.
Pour concurrencer les autres acteurs du numérique tels que Netflix ou Amazon, Disney compte capitaliser sur une nouvelle série télévisée Star Wars et conserver les franchises Marvel et Star Wars en exclusivité sur sa plateforme. En effet, en août dernier, le studio aux grandes oreilles avait déjà annoncé que son partenariat avec Netflix arrivant à terme fin 2018 ne serait pas renouvelé. Cette décision permettra à l'entreprise d’être la seule plateforme du marché à proposer un catalogue 100% Disney.
Avec plus d’1 milliard d'abonnés à travers le monde, le réseau social Facebook a de quoi rebattre les cartes sur le marché de la VoD et devenir le plus large réseau de streaming du monde. Le groupe de Mark Zuckerberg a déjà mis un pied à l’étrier en lançant à l'automne dernier sa première création : Strangers. Pour le moment la production se limite à des formats courts très ciblés, mais le réseau social négocie depuis plusieurs mois avec les studios hollywoodiens pour s’offrir un contenu de qualité.
Une stratégie suivie par Apple, qui s’apprête à lancer un service de streaming d’ici la fin 2018. La firme à la pomme est entrée en contact avec des personnalités d’Hollywood telles qu’Oprah Winfrey, la célère animatrice, pour une gamme complète de contenus originaux. La firme de Cupertino miserait également sur un effet prix en proposant un abonnement moins cher que le leader Netflix, et en offrant une qualité d’image supérieure (HD ou ultra HD). Le service serait même gratuit pour les détenteurs d’une Apple TV. De quoi imaginer un nouveau rapport de force sur le marché de la VoD !